Les battages

Pendant environ un mois, l’entraide n’était pas un vain mot.
Pendant un jour, un jour et demi, on battait du blé (100 à 120 sacs de 80 kg), de l’orge destinée à être transformée en farine pour les animaux, de l’avoine qui entrait aussi dans l’alimentation animale.
Quand la « locomobile » à charbon, qui plus tard sera remplacée par un tracteur, pénétrait dans la cour, une fièvre travailleuse s’emparait de la ferme. Les femmes avaient préparé les menus des copieux repas qui permettaient à la trentaine de travailleurs présents sur le site de récupérer des forces après de longues heures de labeur.

Sur la cour, les hommes s’affairaient, chacun selon des capacités. Les uns (souvent les plus jeunes) alimentaient la batteuse sur laquelle se trouvaient les « endaineurs » qui sans relâche nourrissaient l’insatiable machine. La construction était l’affaire de spécialistes qui rivalisaient d’adresse et de savoir-faire pour manipuler les fourchées de paille, chacun n’étant pas peu fier de sa participation à l’édification de cet édifice.
Le poste des « grands balles » n’était pas le plus envié. L’homme passait toute sa journée sous le monte-paille à récupérer dans sa « berne » paille et balles, dans la poussière, le bruit et la chaleur.
Les porteurs, jeunes et solides, chargeaient sur leurs épaules de lourds sacs de grain qu’ils transportaient jusque dans le grenier. Quand la récolte était bonne, ça « pissait » au cul de la batteuses et il ne fallait pas chômer en route même si parfois l’escalier était plutôt mal commode.
Les enfants étaient fiers et heureux de porter la bouteille munie de sa « lire » qui étanchait la soif des travailleurs et faisait « couler » la poussière.
Quand « sifflait » l’heure du repas, on posait qui le sac, qui la fourche et on s’asseyait autour de la grande table. Le repas se déroulait dans une ambiance chaleureuse.
La moissonneuse-batteuse mettra fin à cette époque que l’on n’évoque pas aujourd’hui sans nostalgie.

Les battages avaient lieu dans les « différentes exploitations ».
Du début du siècle aux années 50, la batteuse, mue par la vapeur, puis par le tracteur, se déplaçait de ferme en ferme. Ainsi, à Marnes, on battait chez … (voir plan)
1 – BAUMARD
2 – VERGNAUD Israël
3 – TOURET Aristide
4 – PELLETIER Théodore
5 – GAUFRETEAU Abel
6 – PERCEAU Jean
7 – COUTON Louis
8 – DEGUIL, .. JOYAULT Georges
9 – PUCHAUD Sylvain
10 – MOULIN Clément
11 – TACHET Paul
12 – JOYAULT Victorien
13 – DAVID Paul
14 – BOULIN
15 – TEXIER Fernand
16 – VOYER Marcel
17 – AUBOURG Gaston
18 – BEAUDRON Fernand & Michel
19 – PERCEAU André
20 – MAINGOT Jean
21 – CHAUVEAU Albert
22 – BRECHET René
23 – ABRAME André
24 – GUILBOT Marcel
25 – HOULLIER Edgard
26 – BERTRAND Raymond
27 – METAIS Félicien
28 – VALENCON Aimé
29 – ROUX Jean
30 – PERCEAU Marcel
31 – BARRET Henri
32 – ARNAULT Moïse
33 – PANIER Alise
34 – HOULLIER Bastien
35 – MORNET Henri
36 – BRECHET Désiré
37 – BARRET Xiste
38 – GEORGET
40 – BRECHET Anselme
41 – CHALON Raymond
42 – CERCLE Léonidas
43 – BRAULT Raymond
44 – LANDRY Félix, .. Pierre
45 – FOUCTEAU Achille, .. Hervé
46 – ROUX Roger
47 – GIGOT, .. DE ST STEBAN Pierre

à LION :
48 – DERISSON Eugène
49 – DERISSON Elise
50 – MORTON Roger
51 – CLISSON, …, GEAY
52 – TETREAU Hyacinthe
53 – GIRET Gilbert et André
54 – THIOLLET Marcel
55 – THIOLLET Frédéric
56 – DUBARD André
57 – BERTRAND Fernand

à la PINATTERIE :
58 – POIGNANT Rachel
59 – PLUMEREAU Alphonse

Il peut y avoir quelques oublis …

Vous trouverez ces informations (et bien d’autres) dans le bulletin municipal n° 10 (juillet 2002).