La « Bataille de Moncontour » : une parmi tant d’autres qui ont composées les Guerres de Religions…
Les « Guerres de Religion » sont les conflits de la deuxième moitié du XVIème siècle entre les catholiques et les protestants.
Deux manières de confesser le christianisme : celle des papistes, tenants du pontife romain ; celle des huguenots, qui suivent le patriarche de Genève.
Par conséquent, ces Guerres de Religion deviennent une guerre civile entre frères ennemis, particulièrement sanglante et destructrice, et relativement longue puisque ces conflits s’étendent sur une période de quarante ans…
Ce conflit touche l’ensemble de la France…
La carte ci-dessous synthétise les principaux faits agitateurs de ce conflit meurtrier. Quarante ans d’embrasement…
Mais en fait, à aucun moment toute la France fut touchée dans son intégralité !
Les foyers étaient localisés et se déplaçaient.
Ces guerres de religions débutèrent dans le Centre et le Sud-Ouest, puis se concentrèrent à la fin du XVIème siècle au nord de la Loire..
Les origines de ce conflit…
Jusqu’aux alentours de 1550, le protestantisme français reste ouvert à tous les courants de la Réforme. Avec un net caractère urbain, le mouvement est diffus et recrute dans tout le Royaume de France et dans toutes les classes de la société. Mais avec la prise en charge de la Réforme française par le calvinisme, la doctrine du protestant est définie et favorise alors son développement. De grands seigneurs se convertissent et avec eux une partie de la petite noblesse et certains paysans…
Pour défendre cette foi nouvelle et protéger les libertés, les huguenots forment une structure militaire conduits par les nobles. Le protestantisme devient en quelque sorte le porte-drapeau des rancoeurs féodales ! La mort du roi Henri II et l’instabilité du trône qui s’en suit va faciliter le lancement des hostilités..
Avant la bataille…
L’amiral Coligny n’est pas, en cette année 1569, en position de force : défait devant les Catholiques à Jarnac (Charente) quelques semaines plus tôt, il abandonne le siège de la ville de Poitiers (Vienne) qui résiste, et court à l’assaut de la ville de Châtellerault attaquée par le duc d’Anjou. Une véritable aubaine pour essayer de redorer son blason… Mais le futur Henri III, se replie sur Chinon (Indre et Loire) ! Coligny décide alors de s’emparer de tous les passages sur le Thouet et sur la Dive…
La bataille…
Le 30 septembre 1569 vers deux heures du matin, Coligny et son armée arrivent dans la plaine de Saint-Clair, près de Marnes. Il envoie aussitôt de Mouy en éclaireur avec 300 chevaux et 200 arquebusiers : ils tombent alors nez à nez avec l’armée catholique. Le combat devient alors inévitable : il aura lieu trois jours plus tard.
Le conflit s’étala entre Moncontour, Douron, les portes d’Airvault, et la Grimaudière. Il est important de savoir que la vallée de la Dive, à cette époque, était une zone marécageuse particulièrement dangereuse : la Dive n’était pas guéable entre Marnes et Montreuil-Bellay, et le seul chemin digne de ce nom était celui reliant Moncontour et Airvault… Le lundi 3 octobre 1569, la bataille commence. Si l’on en croit les historiens de l’époque, l’assaut fut de brève durée (à peine une heure), mais particulièrement sanglant ! Du côté des Protestants, on dénombrera entre 6000 et 10000 morts et prisonniers ; quant aux Catholiques, leur perte n’excéda pas les 600 hommes…
Après la Bataille…
Coligny se replia sur Parthenay, puis sur Niort ou il rassembla les débris de son armée. Voyant qu’il ne pouvait pas tenir plus longtemps dans le Poitou, il décida de rejoindre la Guyenne en attendant les secours venus d’Angleterre.
Cette nouvelle victoire fut portée au Roi et à la Reine-Mère, Catherine de Médicis, qui était alors à Tours, par leur favori, le comte Albert de Retz..
L‘Edit de Nantes