Voyage à Jarnac – 10 juin 2016

L’Amitié Marnoise a proposé la découverte du Circuit du chêne, à Jarnac.
Le Fendeur de merrains
Le merrandier est un artisan qui travaille le bois de chêne pour en extraire les merrains.
Pour accomplir son œuvre, il a besoin de chênes vieux de 150 à 300 ans, abattus dans l’année sur le territoire français. Le merrain est cette planche de quelques centimètres d’épaisseur prélevée au cœur des billes de bois, là où la matière est la plus noble. Seul 20% de la matière première seront conservés. Le reste partira en bois de chauffe. Le merrain doit être parfait,sans aucun défaut pour une étanchéité sans faille de la barrique.
Le Tonnelier – L’homme aux 2800 coups de marteaux
Dans un premier temps, le tonnelier achète les merrains au merrandier. Il se charge de les faire « mûrir », autrement dit, de les faire sécher pendant deux à trois ans avant de les travailler pour les transformer en douelles. Les douelles sont ces planches légèrement incurvées qui, une fois assemblées, constitueront le ventre de la barrique. La fabrication manuelle d’une barrique est un spectacle à la fois visuel et sonore très impressionnant. Des 2800 coups de marteaux perpétrés par le tonnelier avec une précision d’orfèvre, naîtra une barrique. Des gestes accomplis dans la chaleur du feu positionné au centre de la barrique, afin de rendre possible le cintrage des douelles.
Le Bouilleur de cru
Chez les Frères Moine, la campagne de distillation dure trois mois, de décembre à février. Durant cette période, la cuve chauffera sans discontinuer.
Les Frères Moine possèdent leur propre alambic charentais en cuivre qui permet de « trier les vapeurs » pour que seules les meilleures soient conservées.
Des 2500 litres de vin versés dans la cuve sera extrait le brouillis. Ce brouillis issu de la première chauffe sera une nouvelle fois passé en cuve pour subir la « la bonne chauffe ». Mais point de précipitation à cette étape.
Les premiers litres de ce distillat très riche en alcool seront écartés. On les appelle les « têtes ». Elles seront « coupées », comme celles des rois dont le pouvoir aura été trop abusif.
D’amour, il ne sera question qu’ensuite, avec l’apparition des « cœurs », eau de vie claire gardée pour le vieillissement en fût de chêne, futur cognac. Ce qu’il en sortira ensuite sont les « secondes » récupérées pour une prochaine chauffe et enfin les queues. De la personnalité, du savoir-faire et du nez du distillateur naîtra le caractère d’un cognac unique.
COGNAC – En gabare sur la Charente
Les lourdes gabares, chargées des pierres de Saint-Même les Carrières ou d’armes fabriquées à Ruelle ou des eaux-de-vie du cognaçais ont longtemps descendu le fleuve Charente jusqu’à la mer d’où elles revenaient chargées du sel de Brouage ou de l’Ile de Ré. La Communauté de Communes de Cognac a souhaité, en construisant une gabare, rendre hommage au travail des gabariers et aux lourds bateaux de bois qui ont animé ce fleuve jusqu’au début du XXe siècle et qui ont favorisé l’essor de la ville. La Dame Jeanne,  cette réplique de gabare est l’une des plus grandes reconstitutions d’un bateau fluvial en bois réalisée en France. Bateau à fond plat construit en chêne car ce bois ne prend pas feu et peut vivre dans l’eau pendant 50 ans sans pourrir, la Dame Jeanne mesure 22 m de longueur, 4.32 m de largeur et pèse 25 tonnes.